(voir version en anglais)
Hommage W. Owen Lock

(voir version en anglais)
Jacques Billan est entré au CERN en 1969 en tant qu’Ingénieur des Arts et Métiers et Ingénieur Electronicien. Vu sa formation, il a tout de suite pris part à la conception et la mise au point de nouveaux systèmes de mesures pour les aimants du CERN. Ses implications ont ainsi été essentielles dans les plus grands projets tels que les ISR, le LEP et le LHC. La plupart de ses contributions se sont avérées être des défis. La démagnétisation in-situ des 27 km de chambre à vide du LEP en fut un. Les bancs de mesures des aimants supraconducteurs du LHC au développement desquels il a participé activement ont permis de valider les qualités magnétiques de ces aimants qui se confirment avec les faisceaux de particules.
Jacques était un expert des mesures magnétiques reconnu non seulement au CERN, mais dans le monde entier. Devenu le Monsieur Matériaux magnétiques, il a donné des cours sur le sujet, mais sans jamais se vanter, ni jamais jouer au plus savant.
Depuis sa retraite en 2005, il venait, quand nous étions en difficulté, nous prodiguer aimablement des conseils et des solutions. Nous nous retrouvions tous deux fois par an et nous étions heureux de parler avec lui de son installation récente dans ce Valromey, cher à son épouse, de sa nouvelle maison, de ses ruches et de ses nombreuses activités bénévoles, notamment dans le club d’astronomie de Sutrieu.
Nous avons tous apprécié, outre sa compétence bien sûr, sa constante serviabilité, son immense gentillesse et son agréable simplicité. Mais c’est pourtant son cœur que nous lui trouvions si grand qui l’a soudainement trahi, dans le vol en hélicoptère qui le transportait de l’hôpital de Belley à l’hôpital de Lyon, ce 7 octobre 2009.
Nous sommes profondément attristés de sa disparition prématurée, et exprimons à Anne et sa famille toute notre sympathie et nos condoléances.
Ses anciens collègues et amis.
Message de René Cartier à François Wittgenstein au sujet de G. Charpak
J’apprends ce matin à 7h par la radio le décès de Georges CHARPAK… Cela fait un coup.
C’était un homme que j’ai bien aimé.
Voici une anecdote :
Charpak est un des premiers contributeurs à l’origine du GAC ! En effet, au tout début il y avait 3 nouveaux retraités : Robert Levy-Mandel, Jean Gervaise et moi-même.
Jean Gervaise et moi qui parlions de créer un Groupement des Retraités… A l’époque (1986) il n’y avait rien. Quand quelqu’un partait en retraite, il émigrait dans le vaste monde de ses origines et puis plus rien.
Les 3 se sont posés la question : il faudrait faire un groupe ou quelque chose de semblable. Mais l’Administration ne voulait rien savoir. La réponse à nos questions était : “Vous avez l’Association, cela suffit”.
Un jour, j’ai rencontré dans un couloir CHARPAK (à qui j’avais rendu service en lui “prêtant” nos meilleurs mécaniciens de l’Atelier d’entretien, dont Georges Dinkel, pour s’occuper du montage des Chambres à Fils).
G. Charpak me dit : “M. Cartier, vous ne souriez pas ce matin”. J’ai répondu “nous avons un petit problème pour créer un groupement de retraités du CERN, aucun support matériel, ni compréhension de l’administration”.
Il m’a répondu, “O.K., je vous appelle demain matin”. Le lendemain, le téléphone sonne “M. Cartier, vous aurez un bureau et un téléphone au bâtiment 54, 1er étage”.
Je suis allé aussitôt voir un petit bureau type Cern, avec une table grise, une armoire grise et un téléphone! J’ai contacté RLM, qui est arrivé dare-dare avec son vieil Apple.
Il y a eu un premier Président, Jean Gervaise, un secrétaire, Robert Levy-Mandel, deux vice-présidents, Madame Vermeulen et René Cartier. Le GAC état né !
D’autres se sont joints au trio, un calendrier fut établi, l’Administration a accepté. C’était au siècle passé…
N’est-ce pas un joli conte? Il ne figure dans aucune publication. Ainsi va le monde…
Avec mes bonnes pensées
René
(pas de version en anglais)
Stuart Simpson — 1934-2009
Stuart Simpson est décédé le 14 août 2009 après une lutte courageuse contre le cancer.
Stuart est né et a grandi dans le Lancashire et son premier emploi professionel était à l’usine de Springfield près de Preston de la United Kingdom Atomic Energy Authority. Stuart y travaillait dans les laboratoires de recherche et donnait son assistance technique à une équipe de métalurgistes dans le développement de nouvelles techniques de soudage de couvercles pour les éléments de carburant nucléaire. Il était fort apprécié pour ses talents et ses contributions aux travaux de l’équipe.
En 1964 Stuart s’est joint à une petite équipe dans le groupe RF de la Division PS, créée pour construire un kicker à plein dioptre, utilisant un excédent d’anneaux en ferrite de cavité. Ce projet fut terminé mais abandonné avant son utilisation sérieuse pour incompatibilités avec les besoins du vide du PS. Malgré cette déception l’équipe kicker démarrait un nouveau projet dans le groupe aimants, et celui-ci fut mis en service en décembre 1973. Ce kicker est toujours en fonction et a servi à toutes les extractions rapides du PS pendant les derniers 35 ans. Stuart était responsable de la construction, les contrôles et le suivi de maintes de ses composantes; le succès de l’appareil est le meilleur témoignage du dévouement qu’il apportait à son travail. Stuart a ensuite participé à d’innombrables projets de kicker pour les anneaux construits (et parfait démantelés) au PS. Pendant toute sa carrière de 30 ans au CERN Stuart avait toujours gardé le même enthousiasme et la même motivation qu’à son arrivée en 1964, et il était une source d’encouragement constante pour tous qui ont travaillé avec lui.
En 1964 Stuart débarquait dans un environnement de prépondérance francophone. Ce n’était pas facile pour lui qui n’avait que peu de bagage dans cette langue. Comme dans toute autre activité, Stuart apprenait vite, si vite en fait qu’il à changé quelques règles de la grammaire française et généré un “franglais à la Simpson” ce qui pouvait être amusant et un peu déconcertant pour ceux qui l’entendaient pur la première fois. Mais ça marchait et Stuart n’était jamais à court de mots et très rarement mal compris.
Stuart travaillait dur, mais il jouait aussi dur. Dans sa jeunesse il était footballeur en ligue professionelle. Quelques mois après son arrivée au CERN il chaussait les skis pour la première fois et devenait très vite skieur de pistes noires. Il était aussi fort en bowling mais avant tout un membre loyal de l’équipe cricket du CERN. Stuart pratiquait le bowling avec la main gauche, maniait la batte avec la main droite et était un défenseur ambidextre superbe. Pour un nombre d’années il avait les meilleurs scores de batteur et dans le bowling.
Stuart laisse sa femme Beryl et ses fils Andrew et Mark. Nous exprimons notre sympathie profonde et sincère dans ces temps difficiles pour eux.
Ses ex-collègues, co-équipiers au cricket et amis.
La disparition soudaine de Robert Muzelier, le 15 février, nous a profondément
affectés.
“Cher Robert, le 6 février tu participais encore avec nous au Comité des Anciens; nous n’imaginions pas alors que tu nous quitterais si vite; nous en sommes bouleversés”
Entré au CERN le 14 janvier 1957, Robert, après une longue et active vie professionnelle au sein de la Division des Finances, s’était engagé dans le Groupement des Anciens du CERN et de l’ESO, pour appréhender et défendre pleinement et avec détermination les droits et intérêts des pensionnés, en particulier dans le domaine de l’ Assurance Maladie, puisqu’il avait rejoint, dès son départ à la retraite en août 1998, le CHIS-Board; il participait aussi avec assiduité aux réunion de la Commission de Protection Sociale.
Nous garderons toujours de Robert, le souvenir d’un ami attachant et dévoué et nous assurons son épouse de notre profonde et sincère sympathie.
Le Comité du GAC-EPA
Klaus Goebel, figure de proue au CERN en matière de radioprotection, nous a quittés le 1er octobre 2009.
Klaus arriva au CERN en 1956 en même temps que Wolfgang Gentner dont il avait été l’assistant en 1954-55, après avoir obtenu un diplôme en économie et un doctorat en physique à l’université de Fribourg en Allemagne.
En ces tous débuts de l’existence du Laboratoire, Klaus mesura les concentrations en isotopes dans les météorites et, en tant que chef du groupe de recherche sur la spallation, il utilisa le Synchrocyclotron (SC) pour mesurer la production d’isotopes par les protons. Cet intérêt pour la mesure d’éléments à l’état de traces le porta naturellement à rejoindre en 1962 le groupe de Physique de Santé. Il assuma successivement les tâches de radioprotection au SC puis au PS en tant que chef de section puis adjoint au chef de groupe. En 1969-70 il passa un congé sabbatique au Lawrence Radiation Laboratory à Berkeley en Californie.
Quand Klaus fut de retour au CERN le travail préparatoire pour la construction du Super Proton Synchrotron (SPS) avait démarré et, en 1971, John Adams fit appel à lui pour prendre la tête du Groupe Radioprotection chargé de la conception du Système de Protection contre les Radiations du SPS. C’était le tout premier système de détection et d’alarme de radiation contrôlé en temps réel par ordinateur et couvrant à la fois le tunnel de l’accélérateur (protection du matériel), les zones expérimentales (protection des personnes) et le site (protection de l’environnement).
Après l’achèvement du SPS en 1976 Klaus assuma la responsabilité de la sécurité contre les radiations pour l’ensemble du CERN, le groupe Physique de Santé devenant alors le groupe de Radioprotection. La conscience accrue des risques radiations nécessitait de fréquentes révisions des procédures et la mise à disposition d’une information complète aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Laboratoire, en particulier lors du planning du Grand Collisionneur Electrons Positons (LEP).
L’attention portée par le public aux questions de radiations augmenta considérablement après l’accident sur la centrale de Tchernobyl en 1986. En raison de son apport au domaine de la radioprotection, Klaus fut élu Président du Fachverband für Strahlenschutz (la Société de Radioprotection en Suisse alémanique) en 1988, pendant la période critique qui suivit l’accident. Durant toute sa carrière au CERN son expertise fut maintes fois sollicitée, par exemple pour le projet de source de neutrons de spallation à Karlsruhe et pour le système de radioprotection du projet de fusion JET à Culham au Royaume Uni.
Klaus laisse son épouse Elfriede et ses deux enfants à qui nous adressons nos sincères condoléances.
Ses anciens collègues et amis
Karl Ley est entré au CERN en 1957 et, après avoir travaillé quelque temps à l’Atelier Principal, a joint en tant que Technicien en mécanique le Groupe du Professeur Antonino Zichichi dans la Division NP (Physique Nucléaire). Il venait d’une école horlogère de la Forêt Noire et était diplômé en mécanique fine. Vers 1978 il devenait membre du Groupe d’Assistance Technique de la Division NP où il est resté jusqu’à l’âge de la retraite.
Karl était respecté de tous pour sa haute compétence professionnelle et pour son caractère ouvert et aimable. Il était toujours prêt à accepter le défi d’un nouveau projet et il y investissait toute son intelligence, ses connaissances et son expérience, cherchant et trouvant des solutions nouvelles et originales. Il préconisa la construction de très grandes chambres à étincelles en feuilles minces pour le spectromètre de Omega. Il introduisit aussi les premiers systèmes d’alimentation de gaz contrôlés à distance pour de grands ensembles de compteurs proportionnels multifils, tels que utilisés dans les expériences principales aux ISR et plus tard dans d’autres zones expérimentales.
Du coté personnel, Karl était toujours prêt à aider. Il était également disponible en cas de difficultés inhabituelles dans le domaine des relations humaines et même en présence d’un élément de risque personnel.
Nous garderons tous de lui le souvenir d’un collègue loyal et charmant, d’une chaleur humaine exceptionnelle. Il était un des meilleurs membres de notre groupe.
Nous sommes profondément attristés de sa disparition prématurée et désirons exprimer à Gerhild et sa famille toute notre sympathie et nos condoléances dans ces circonstances douloureuses.
Ses anciens collègues et amis.
C’est avec étonnement et tristesse que nous avons appris le décès de Jim Allaby survenu le 7 avril. Jim est né à Preston, Angleterre, en octobre 1936. Après l’obtention de son diplôme de physique au King’s College, il se rendit à Liverpool pour obtenir son PhD au synchrocyclotron de l’Université. Ce fut sa première expérience sur la collision proton-proton ainsi que le début d’une amitié de toute une vie avec Bert Diddens, Attaché au CERN.
Au début des années 60, Jim se rendit au SLAC où il travailla avec Dave Ritson sur les collisions non élastiques des électrons. Ritson appréciait beaucoup le calme de Jim et son approche systématique de chaque problème. Il fut donc tout naturel pour Jim de rendre visite au SLAC par la suite et pour Ritson de rejoindre la collaboration DELPHI dans les années 90.
Jim vint au CERN en été 1965. Il rejoignit le Groupe de Giuseppe Cocconi, Bert Diddens et Alan Wetherell qui préparaient des expériences de collision proton-proton, sur un faisceau à extraction lente, aux énergies les plus hautes du PS. Ceci a conduit à la découverte de structures de collision à angle large et au comportement “disque noir” des collisions élastiques. Jim avait une très bonne maîtrise de la langue anglaise et était l’éditeur soigneux des publications correspondantes, comme il le fut pour beaucoup d’expériences par la suite.
En 1968, un Groupe CERN, piloté par Alan, Bert et Jim, ouvrit une collaboration pour étudier la production de particules et la section croisée hadron-hadron au nouvel accélérateur 70 GeV de Serpukhov. Jim entreprit cette mission avec sérieux et étudia le russe, bien mieux que les autres. La bureaucratie était omniprésente et les gens à Protvino n’étaient pas autorisés à avoir des contacts non professionnels avec l’équipe CERN, mais Jim excellait à dépasser cela, grâce à son caractère, son entregent et sa connaissance de la langue.
Le rôle de Jim dans les relations avec l’Europe de l’Est continua pendant le temps du SPS, dans le cadre du Comité Scientifique Commun pour la cooperation entre CERN et IHEP. Plus tard, il fut co-président d’un comité similaire pour la coopération entre CERN et JINR.
En 1970, le Groupe CERN rejoignit le Groupe Rome-ISS (Istituto Superiore di Sanità) qui avait proposé d’étudier les collisions élastiques à faible angle sur les ISR (Intersection Storage Rings) alors en voie de finition, en utilisant la technique connue comme “Romans Pots”.
Jim participa à la phase initiale de l’expérience: plusieurs découvertes en résultèrent y compris l’intersection croissante proton-proton. Dans le meme temps, il s’impliqua de plus en plus au service de la communauté de la physique, comme coordinateur PS en 1970 et plus tard comme membre du groupe préparant le programme d’expériences du SPS. John Adams le nomma alors Coordinateur de la Physique dans ce programme, en étroite collaboration avec les Groupes Expérimentaux Locaux, et le chargea d’attribuer les zones et les faisceaux. Cette coopération fructueuse a conduit à l’élaboration de la configuration initiale des faisceaux et à tous les appareils de détection et d’identification nécessaires. Dans cette activité, Jim déploya les qualités particulières de quelqu’un toujours prêt à servir sa communauté en ajustant sa propre vision des choses, et en proposant des compromis et des décisions raisonnables pour ne pas fâcher ses partenaires.
L’intérêt personnel de Jim au SPS le portait vers les études sur les interactions à courant neutre du neutrino, réalisées par la Collaboration CERN-Hambourg-Amsterdam-Rome-Moscou (CHARM). Ceci incluait des tests sur la nature des interactions à charge de courant, fondées sur la mesure de la polarisation des muons produits dans la faisceau du calorimeter fer de l’expérience CDHS. Ceci demandait de transformer le calorimetre en marbre de 400 tonnes de CHARM en un polarimètre muon. Jim fut très actif dans la construction du détecteur et, en particulier, dans sa transformation.
A la fin des années 70, Jim devint l’un des pères fondateurs de l’expérience DELPHI. Il a joué un rôle important dans la conception du détecteur RICH pendant la phase qui a conduit du détecteur initial sphérique à la version cylindrique finale. DELPHI a été la première collaboration à intégrer plusieurs divisions du CERN et dans laquelle les responsabilités du Chef de “Groupe CERN” étaient distinctes de celles du porte-parole. Jim en fut le Chef de Groupe pendant plusieurs années avec son engagement, son efficacité et son style de direction amical usuels. En parallèle, il gérait le Projet d’Acquisition de Données DELPHI depuis sa conception jusqu’à sa réalisation en 1989. Jim fut nommé Chef de Division quand Carlo Rubbia était Directeur général, et dans ces fonctions il assura un ferme soutien au programme LEP. Il fut aussi chargé des relations avec les Etats non membres.
Après son mandat de Chef de Division, Jim a rejoint la Collabaration L3 au LEP. Il fit des contributions importantes à beaucoup des publications sur le L3 et fut Président du Comité de Publication L3. Après L3 il a travaillé sur l’expérience AMS en participant à la préparation du premier vol de la navette AMS,ainsi que pour la mission AMS dans la Station Spaciale Internationale.
A sa retraite, Jim est devenu membre du Comité de l’Association des Pensionnés CERN-ESO (GAC-EPA), cette fois encore dans un esprit de service à la communauté des pensionnés du CERN et de leur famille.
Nous partageons la tristesse de sa famille et nous adressons nos plus sincères condoléances à Jean et Mark.
Ses collègues et amis
Jean et Mark Allaby adressent leurs remerciements à tous ceux qui ont assisté aux funérailles de Jim. Ils expriment leur gratitude pour tous les gentils messages, les cartes de condoléances et pour les dons généreux à la Recherche contre le Cancer.
Gordon Lennox Munday est né en 1922 à Birmingham. Pendant la seconde guerre mondiale, il sert dans la « Home Guard ». Il travaillera ensuite chez Philips avant d’intégrer l’Université de Birmingham et y obtenir une licence en physique et en chimie.
C’est en 1955, qu’à l’instigation d’un ami physicien, il rejoint à Genève, l’équipe qui, sous la direction de John Adams, construit le PS : le Synchrotron à Protons du CERN. Il a la responsabilité de la construction du système à vide du futur accélérateur.
Peu après le démarrage de cette nouvelle machine, le chef de division, Pierre Germain, lui confie la tâche de créer un groupe chargé d’aider les physiciens utilisateurs à préparer et réaliser leurs expériences. C’est son équipe qui gère les zones expérimentales, calcule, puis met en place et fait fonctionner les faisceaux dans lesquels les physiciens ont installé leur équipement.
Une troisième phase de sa carrière débutera en 1973, lorsqu’il prendra la succession de Peter Stanley à la tête de la division Machine PS (MPS). Sous sa direction, le PS initialement conçu pour produire et accélérer des protons et des particules secondaires vers des zones expérimentales dédiées va se transformer progressivement en une machine à fonctions multiples, capable de fournir des faisceaux adaptés à d’autres machines et surtout capable de satisfaire de nouveaux besoins que personne n’imaginait au moment de sa construction. Il y aura ainsi la nouvelle grande machine du CERN, le Super Synchrotron à Protons SPS. C’est sous sa responsabilité que se construira l’accumulateur d’antiprotons (AA) qui permettra ultérieurement de réaliser le programme ppbar et conduira à la découverte des bosons W et Z et à l’octroi du prix Nobel à des physiciens du CERN.
Ce sera encore sous son mandat à la tête du PS, qu’il sera imaginé d’utiliser celui-ci pour produire et pré-accélérer les électrons et les positons destinés à la grande machine suivante : le LEP.
Enfin et c’est probablement une partie moins connue de son action, il va faire analyser minutieusement tous les aspects du fonctionnement du PS et lancer un programme de développement et de consolidation. Cette solidité technique et opérationnelle bâtie par Gordon assurera le fonctionnement régulier du collisionneur protons-antiprotons SppbarS et du LEP jusqu’aux années 1990, bien après son départ à la retraite. Son héritage se prolongera encore au-delà, dans les années 2000, avec l’alimentation en protons et en ions du LHC par le PS.
Le rôle de Gordon au PS ne s’est pas limité à des aspects techniques et administratifs. Il a manifesté tout au long de sa carrière des qualités humaines et d’écoute envers ses collaborateurs qui lui ont assuré respect et attachement. Il a contribué à développer et à maintenir l’esprit de corps des membres de sa division, ce qui n’a pas peu influencé ses performances et ses succès.
Parti en retraite en 1987, il reste proche du CERN et de son personnel et accepte la présidence du GAC, le Groupement des anciens du CERN. Il sera leur porte-parole auprès des dirigeants de l’Organisation et il réussira à maintenir la prise en compte de leurs préoccupations dans des circonstances qui se révéleront de moins en moins faciles.
Ses anciens collègues et amis du PS.
Le Comité du GAC-EPA se joint à cet hommage.