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Hommage Paul Déchelette

Paul Déchelette nous a quittés au début d’octobre.  Nous avons été très nombreux à lui faire nos adieux, c’était là le signe de sa popularité, de l’amitié et du respect qu’il avait su susciter bien au-delà du monde du travail.

Après les années de formation à Roanne (France) où il était né, Paul était entré au CERN en février 1959, au temps des premières expériences où tout était à faire et à inventer.  Il avait rapidement rejoint un groupe de physique où ses qualités avaient été tout de suite très appréciées.  

Pour lui, tout devait être parfait, et d’un petit croquis il sortait des bijoux de précision.  Dans la préparation des expériences les solutions qu’il savait trouver à de nombreux problèmes faisaient de lui un élément essentiel dans la vie du groupe.  Il était toujours prêt à partager son savoir-faire, avec discrétion, disponibilité et un fort sens de responsabilité, sans jamais se mettre en avant. Son calepin noir où il écrivait de sa belle écriture faisait référence.  Il n’est pas surprenant qu’il se soit fait beaucoup d’amis.  Il était, entre autres, un des piliers du Club de Ski, et on ne compte pas les Cernois qui ont appris à skier avec lui.  Il savait également faire la fête quand l’occasion se présentait.  Que sa femme Eliane et ses enfants Philippe et Isabelle et leurs familles soient assurés de notre souvenir reconnaissant.

Maria Fidecaro & Guiseppe Fidecaro

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Hommage Frank H. DOUGHTY

Frank est entré au CERN en 1957.  Jeune apprenti, il commença en bas de l’échelle pour devenir plus tard un spécialiste experimenté dans la rectification de haute précision à l’UKAEA (équivalent au CEA français).

Au CERN, il travailla d’abord à l’Atelier Principal, puis au Linac du PS. En 1962, il devint le technicien mécanique en charge de la première grande expérience neutrino.  En 1963, il joignit le Groupe d’Assistance technique de la Divison NP où il fut responsable, jusqu’à sa retraite, de la supervision du Labo mécanique et de son personnel.

Frank était un homme intelligent, compétent et sympathique.  Il était poli et respectueux envers tous, indépendamment de leur position.  A l’UKAEA il avait été délégué du personnel et avait appris à obtenir des résultats par la persuasion plutôt que par l’autorité.  Il était modéré et plein de tact , mais savait défendre ses points de vue de manière ferme et claire.  Il savait aplanir les difficultés avant qu’elles ne deviennent sérieuses.  Il défendait les personnes et les principes de façon simple et directe.  Si quelque chose n’allait pas, il s’en occupait jusqu’à en identifier et corriger les causes.  Lorsqu’il s’agissait d’une personne, il n’était satisfait qu’une fois que celle-ci avait retrouvé un bon niveau de confiance et d’efficacité.  Bien des gens ont vu leurs problèmes résolus, mais peu d’entre eux ont compris combien d’effort et de patience Frank avait investi dans leur cas, agissant plus en ami qu’en collègue.

Frank avait un sens de l’humour exceptionnel, presque sans limites.  Il était Londonien, très attaché à sa ville et fier de la résistance courageuse de celle-ci pendant la guerre.  C’est cette période qui a éveillé en lui l’intérêt pour l’histoire et les événements du dernier siècle dont il était bien au courant.

Avant tout, Frank était un homme d’une grande sagesse, décidément supérieure à la nôtre. Nous avons beaucoup appris et nous avons encore beaucoup à apprendre de son exemple.

Ses amis et collègues

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Hommage Henri Bertrand

Henri Bertrand, Riquet pour les amis et collègues de l’ancienne Division NP (Nuclear Physics), était entré en 1963 dans le Groupe d’Assistance Technique, au début d’une nouvelle expérience neutrino. Officiellement comme mécanicien, il s’est occupé d’un nombre de projets sur lesquels il a laissé la marque de son intelligence et de ses capacités professionnelles.

Ainsi il a participé à la construction de caméras automatiques de grandes dimensions et de chambres à étincelles à plaques et à feuilles minces pour passer ensuite aux chambres à fils et aux compteurs proportionnels multifils. C’est dans ce domaine qu’il était devenu un spécialiste et connu par beaucoup de physiciens.

Dans toutes ses activités il mettait une grande volonté de réussir; qu’il s’agisse d’une soudure difficile, de réparer des pièces délicates de mécanique ou même de bâtir une maison, son aide était généreusement disponible pour nous tous. Nous sommes nombreux à avoir apprécié ses conseils et à être devenus ses amis.

Nous nous rappelons son esprit vif, son sens de l’humour, sa cordialité courtoise et amicale. Son adolescence avait été marquée par la deuxième guerre mondiale, quand son père cheminot aidait des personnes en difficulté à trouver un refuge en Suisse. C’est peut-être là l’origine de la sagesse et de l’expérience humaine de Riquet. Le souvenir de ses qualités restera toujours avec nous.

Ses amis et collègues

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Hommage Ernst Hugi

C’est avec tristesse que nous avons appris le décès de notre collègue Ernst Hugi le 8 mars 2004. 

Après avoir exercé des activités techniques dans l’Union Indienne, Ernst Hugi est entré au CERN dans les premières années du Laboratoire dans le cadre de la Division Engineering où il s’est occupé des infrastructures du PS. Il réalisa les installations de refroidissement de l’accélérateur et de ses zones expérimentales, qu’il exploita dans le cadre de la Division PS.

Après s’être occupé des installations de refroidissement des ISR, il rejoignit la Division SPS dès le début du projet, pour étudier puis réaliser les installations de refroidissement et de conditionnement d’air de cette machine et de ses expériences. La grande puissance calorifique à éliminer l’obligea à travailler conjointement avec les autorités du canton de Genève pour faire appel à l’eau du lac puisée dans les nouvelles installations du Vengeron. Son intérêt pour la nature le rendit très sensible aux problèmes des eaux de rejet. Il s’occupa de ces installations jusqu’à la fin de sa longue, fructueuse et passionnante carrière au CERN en 1989.

Une grande part de ses nombreuses et importantes réalisations essentielles pour le CERN subsistent après lui, et sont le témoignage pour les nouvelles générations d’ingénieur du savoir technique et du soin qu’il portait à son travail.

Il s’est retiré dans les montagnes du Jura pour vivre au sein d’une  nature encore préservée. Nous espérons que la communion avec cette nature qu’il aimait tant a pu apaiser un peu sa dernière et pénible étape.

Le GAC (Groupement des Anciens du CERN) lui doit de la reconnaissance pour sa contribution au développement du Groupement : il a en particulier participé au lancement des permanences mensuelles, qui sont toujours très appréciées par les retraités et futurs retraités.

Nous garderons de lui le souvenir d’un homme de bien, expert et consciencieux dans ses réalisations, et simple dans ses contacts

O. Bayard

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Hommage Antoine Magouriotis

C’est par une belle journée de printemps qu’Antoine nous a quitté là-bas dans son si beau pays, la Grèce. Depuis plusieurs années il était atteint par une très grave maladie: la leucémie. Il lutta avec courage et confiance, faisant régulièrement des séjours hospitaliers à Athènes et continuant à faire avec amour son huile d’olive et son vin dans sa propriété sise au bord de la mer des Cyclades à Naoussa dans l’île de Paros. Fin mai nous devions à nouveau passer quelques journées en famille à Paros avec lui et sa charmante et si accueillante épouse, Kiki. Tous, nous nous en réjouissions mais la vie ne permet pas de toujours réaliser ses rêves et le 31 mai il s’est éteint. Je sais qu’Antoine est parti serein car il était très croyant et avait foi dans une destinée éternelle; partageant sa conviction, je sais qu’un jour je reverrai mon ami.

C’est en 1977 que j’ai accueilli Antoine dans notre groupe. Il venait travailler avec moi dans le groupe Zichichi pour réaliser un appareillage complexe et nouveau: une grande chambre à dards pour rechercher les quarks libres éventuellement libérés dans les interactions neutrinos à très haute énergie avec la matière. Il fut l’un des hommes indispensables qui permirent de mener à bien cette aventure. Ses compétences, sa minutie, ses dons en mécanique de précision firent merveille. C’était encore le temps béni au CERN où les moyens étant assurés, l’enthousiasme de chacun régnait pour accomplir nos recherches sans compter notre temps. Bien des fois Antoine venait la nuit durant les temps de faisceaux pour discuter avec les physiciens et s’assurer du bon fonctionnement de l’appareillage, sans autre consigne que celle de sa conscience professionnelle, de l’intérêt qu’il prenait au but de nos recherches, et de son souci de perfection. C’est grâce à des professionnels tels que lui que le CERN a pu réaliser de grands projets et asseoir sa réputation mondiale de Centre d’Excellence pour la Physique des Hautes Energies: nos Prix Nobel le savent bien.

En octobre 1989, profitant des conditions exceptionnelles de départ en retraite avancée offertes à l’époque par le CERN, il prit congé et partit dans son île de Paros. Dès lors, nous n’avons pas cessé de nous rencontrer et nous avons passé de nombreuses petites vacances chez l’un ou chez l’autre. C’est alors que j’ai pu encore mieux apprécier son amitié, sa fidélité et toutes ses qualités. Chez lui à Paros il avait reconstitué un véritable petit atelier pour s’occuper de sa maison et de sa terre, devenant petit à petit un vrai îlien attaché à la culture de ses oliviers et de sa vigne qu’il avait lui-même plantés. Ses voisins, les habitants de Naoussa, Le Pope étaient tous ses amis et ensemble, dans une atmosphère si chaleureuse, ils aimaient à discuter longuement à la taverne comme seuls les Grecs savent le faire, l’ouzo, les morceaux de poulpe grillés offrant le prétexte à des départs toujours retardés.

Plus encore que ses qualités professionnelles, je voudrais souligner ses qualités humaines. C’était un ami fidèle et dévoué, toujours de bonne humeur, aimant la vie, grec jusqu’au bout des ongles, très cultivé (il parlait le grec ancien avec son Père, peintre et restaurateur d’icônes). Il adorait la bonne chère, mais rien ne valait à ses papilles les petits plats grecs de Kiki, et je partage bien cette opinion!

A l’apéritif, il aimait à dire d’un certain Ouzo, avec son accent si typique: « Il est ” bonne cette” Ouzo! », j’en avais alors déduit faussement que l’Ouzo était un breuvage féminin! Il avait une passion pour la famille et aimait par-dessus tout être entouré d’amis fidèles, partageant ses passions.

Antoine était profondément croyant et souvent nous discutions de cette vie qui nous attendait au-delà de la mort, des mystères de la foi et de la chance que nous avions de croire à toutes les valeurs morales exceptionnelles transmises par notre religion.

A très bientôt, Antoine, mon ami. Je viendrai souvent te rendre visite à Paros où maintenant tu reposes en paix, car pour moi tu seras toujours vivant.

François ROHRBACH

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Hommage Charles Peyrou

Charles Peyrou a marqué de sa personnalité trente ans de vie au CERN. Il est décédé le 6 avril 2003.

Né le 18 mai 1918 à Oloron-Sainte-Marie (France), il effectua ses études à l’Ecole Polytechnique, devenant élève de la première classe de Louis Leprince-Ringuet, en 1936. Ainsi, fit-il partie du petit noyau de physiciens enthousiastes, participant aux premières expériences sur les rayons cosmiques. En 1938, leur première chambre voyait le jour, une grande chambre de Wilson dans un champ magnétique, déclenchée par compteurs Geiger. Après la guerre, nommé ingénieur en chef d’un grand Corps de l’Etat, il fut détaché auprès de son ancien laboratoire pour reprendre les recherches sur les rayons cosmiques, avec l’installation au Pic du Midi de deux chambres superposées. Cet appareil s’avéra très efficace dans l’étude des particules étranges que l’on commençait à apprivoiser. Pour la première fois, la désintégration d’un kaon en muon et neutrino put par exemple bien être identifiée. On était alors heureux avec une cinquantaine de “bons” évènements par an! Mais les accélérateurs avançaient. En Europe le CERN se construisait… Charles, déjà Maître de Conférences à l’Ecole Polytechnique (1946-1954), devint professeur à l’Université de Berne (1954-1958) y assurant un cours jusqu’en 1974. A contre-courant d’un certain scepticisme, il se dédia complètement à l’aventure européenne.

Au CERN, dès 1957, Charles assura la transition vers les Chambres à Bulles. D’abord chef du Groupe de Chambres à Bulles, puis Chef de la Division des Chambres à Traces dès 1961, il fut enfin pendant 10 ans à partir de 1966 Directeur du Département de Physique II comprenant la Division des Chambres à Traces. Sa profonde compréhension de la physique comme de l’ingénierie lui permettait de parler avec une égale autorité aux physiciens et aux ingénieurs. Son tempérament généreux, puissant, réaliste, son intuition exceptionnelle de la physique, sa ténacité et son imagination, permirent à la physique des Chambres à Traces de connaître un remarquable développement.

Il dirigea la construction successive des chambres à bulles à Hydrogène de la toute première de 10 cm, celle de 30 cm en 1959, de 200 cm en 1965, jusqu’à BEBC, dotée d’un aimant supraconducteur et qui collectionna plus de 6 millions de photographies. L’impact technologique fut important surtout pour la cryogénie et la supraconductivité. Parallèlement, Charles fournit un support important à la communauté européenne des utilisateurs de chambres à bulles, afin que les physiciens conduisent leurs recherches dans les instituts des divers Etats Membres.

Quand la page des chambres à bulles fut tournée, Charles maintint un intérêt actif dans la vie du CERN. Il aimait discuter avec les jeunes physiciens des tous derniers résultats de physique. Sa vigueur, son goût prononcé pour les mathématiques, sa mémoire étonnante, sa faconde rendaient mémorable chacune de ces rencontres. Son sens de l’organisation et sa grande expérience continuèrent à profiter à l’ensemble du laboratoire.

Au revoir Charles, et merci.

(repris du CERN weekly bulletin 17/2003)

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Hommage Dave Warner

David J. Warner est entré au CERN dans le Groupe Linac de la Division du Proton Synchrotron (PS), déjà un physicien des accélérateurs accompli pour avoir travaillé sur des accélérateurs linéaires de protons à “University College”, Londres, et au “Rutherford High Energy Laboratory”. C’est à l’University College qu’il avait fait ses études de sciences et soutenu sa thèse.

C’est à la Division PS que David a effectué sa brillante carrière de 34 ans au CERN. Il a participé par des contributions essentielles aux plus importants projets de Linac du CERN: le nouveau linac à protons de 50 MeV (Linac2), achevé en 1978, le Linac injecteur des électrons-positrons de LEP (LIL), qui a fonctionné de 1987 à 2001, et le Linac à ions lourds (Linac 3) qui, tout comme Linac 2, sera utilisé pour le LHC pour les décennies à venir. Pendant ses dernières années au CERN, David a contribué à une des visions pour l’avenir à long terme du CERN, l’étude d’un collisionneur électron-positron Multi-Tev (CLIC).

Le travail de David avait un large éventail: il couvrait la dynamique des faisceaux et les calculs de structures du linac, la comparaison des simulations aux mesures, les études pratiques et les propositions de construction aussi bien que le travail dans la salle de contrôle. Il combinait une profonde connaissance théorique à un sens aigu des solutions pratiques et pragmatiques. Il a été un de ceux qui ont mené l’équipe qui a fondé la collaboration avec LAL pour LIL, ainsi que celle qui construisit Linac 3.

Les raisonnements indépendants et originaux de David, sa compétence, son haut niveau et son intégrité proverbiale, sa gentillesse, faisaient de lui l’homme à qui on demandait souvent conseil.

Son amabilité naturelle transformait en plaisir et en privilège le travail avec lui. Son amitié nous manquera beaucoup.

Kurt Hübner

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Hommage Leo Scherrer

Quand le CERN était encore jeune et la cryogénie une nouvelle activité mystérieuse, Leo Scherrer assurait l’alimentation de quasi toutes les activités du CERN en azote, hydrogène et hélium liquides. Il était le chef du liquéfacteur, et le liquéfacteur grandissait avec lui grâce à son art de se débrouiller. Par sa ténacité, Leo réussissait à surmonter des obstacles désespérés et à trouver des solutions in extremis pour beaucoup de collègues.

Remarquable était son zèle d’apprendre toutes les langues de notre organisation internationale. Avec chaque collègue qui l’acceptait il s’efforçait de parler sa langue. Ainsi il pouvait bientôt se débrouiller en suédois, en portugais et en grecque.

Leo a pris sa retraite en 1980 à l’âge de 65. Il a profité des années qui lui restaient pour voyager en Asie et Afrique avec tous les moyens de transport qu’on peut s’imaginer. Son épouse Anni, qui ne pouvait pas toujours l’accompagner, possède une collection de cartes postales illustrées dignes d’un musée.

Les dernières années de vie de Leo étaient très dures. Il souffrait du diabète; il a dû être amputé d’un pied et passer plus de deux ans au lit dans une résidence de retraite. Son épouse lui rendait visite tous les jours. Les deux étaient inséparables.

Pour Leo, la mort était une délivrance. Nous souhaitons à Anni Scherrer la force et la foi de garder son équilibre vital, qui a été une si grande aide pour Leo pendant ses dernières années.

Jörg SCHMID

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Hommage Rolf Hagedorn

Rolf Hagedorn, qui a introduit le concept de point de fusion pour la matière hadronique, est décédé le 9 mars 2003.

Après des études à Göttingen, Rolf Hagedorn est entré au CERN à Genève en 1954 en tant que théoricien des accélérateurs. Il a ensuite rejoint le groupe Théorie du CERN après son transfert de Copenhague à Genève en 1957. A son départ à la retraite en 1984, il était un physicien “senior” de la division.

Il a ensuite poursuivi ses activités de recherche, apportant jusqu’à très récemment des contributions pertinentes dans les domaines des collisions d’ions lourds relativistes.

En tant que physicien des accélérateurs, Rolf Hagedorn fit des prédictions théoriques pour les spectres de particules initialement observés lorsque l’accélérateur PS du CERN entra en service. Celles-ci furent très importantes pour l’optimisation des faisceaux secondaires. Il développa ensuite la théorie statistique de production des mésons avec une précision considérable jusqu’aux très hautes énergies. Ces études l’amenèrent à prédire l’existence probable d’une température limite dans les collisions hadroniques, la température de Hagedorn. Cette description eut un impact majeur sur la pensée théorique et sur notre compréhension des propriétés de la matière hadronique chaude, domaine de prime importance pour le programme d’ions lourds actuel. Comme cette représentation est applicable à n’importe quel spectre de masse croissant exponentiellement de particule, elle a aussi influencé le développement de la théorie des cordes.

Parmi toutes ses contributions au CERN, Hagedorn développa l’un des premiers programmes informatiques interactifs conviviaux pour les manipulations algébrique, SIGMA.

Rolf Hagedorn était une personne de la plus haute intégrité scientifique et douée d’un raisonnement remarquable. Il était toujours prêt à aider ses collègues et ses remarques étaient censées et profondes.

Il manque énormément à ses amis et ses collègues.

(repris du CERN weekly bulletin 14/2003)

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Hommage Fred Asner

Notre collègue et ami Fred Asner nous a quittés le 25 octobre dans sa 79e année, après une longue et cruelle maladie qu’ il a supportée avec courage et optimisme.

Originaire de Zagreb en Croatie, il y fait ses études et en 1951 obtient son diplôme d’ingénieur. Depuis 1955, Fred travaille en Suisse. En 1960 il obtient le degré de docteur ès sciences techniques à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zürich. La même année il rejoint le CERN.

Son travail, la construction d’aimants de toute sorte, devient une véritable passion. Il participe à de nombreux projets: aimants pour les zones expérimentales du PS et du SPS ainsi que des aimants spéciaux, kickers et septa pour le Booster.

En supraconductivité, il laisse son empreinte dans la construction du premier quadripôle supra au CERN, ainsi que dans le transfert de cette technologie à l’industrie. Retraité depuis 1989, il continue son activité en tant que consultant et collaborateur de plusieurs instituts et laboratoires. Toujours, il reste lié à sa Croatie natale, qu’il encourage à devenir un état membre du CERN.

En 1999, son livre High Field Superconducting Magnets parut dans la série Oxford Science Publications.

Fred était une personnalité très curieuse de tous les aspects de la vie et très bien informée de tous les événements qui se passaient dans le monde, d’une grande culture musicale et littéraire (il parlait 5 langues). De caractère très social, les conversations avec lui étaient toujours riches, instructives et agréables. Il va manquer à ses collègues et amis.

Mario WEISS