Hendrik Verweij, né à Linschoten, près de Gouda aux Pays-Bas, est décédé à Meyrin le 11 août 2025, à l’âge de 93 ans. Diplômé en génie électronique à l’Ecole Supérieur Technique (HTS) de Hilversum, Henk a débuté sa carrière comme spécialiste en instrumentation chez Philips, travaillant sur des oscilloscopes. Il a rejoint le CERN en juillet 1956, apportant son expertise en électronique au laboratoire nouvellement créé. À titre d’exemple, il a publié, avec Ian Pizer, alors chef du groupe d’électronique NP, le CERN Yellow Report 61-15 sur ‘un oscilloscope à nanoseconde échantillonnage’.
Au cours des quatre décennies suivantes, les progrès de l’électronique ont profondément transformé le monde. Henk a joué un rôle crucial dans l’application de cette transformation à l’instrumentation électronique du CERN. Pendant des années, il a collaboré avec de nombreux collègues sur des circuits de traitement rapide du signal. Il a finalement succédé à Pizer à la tête du groupe. Avec Björn Hallgren et d’autres, il a réalisé l’électronique du détecteur à dérive central TPC de UA1.
Dans les années 1960, pleinement conscient de l’importance de la standardisation pour favoriser la participation de l’industrie, il a développé et entretenu des contacts avec des collègues américains du Laboratoire Lawrence Berkeley, du SLAC, du Bureau National des Normes (NBS) et d’autres organismes. Il a participé aux discussions qui ont abouti à la norme NIM (Nuclear Instrumentation Module), définie en 1964 par la Commission atomique américaine et mise à jour à plusieurs reprises jusqu’en 1990. Henk a siégé au comité NIM présidé par Lou Costrell du NBS. Il a également été membre du comité ESONE pour la normalisation de CAMAC, puis de FASTBUS, participant à cet effort international aux côtés de plusieurs collègues, dont Bob Dobinson, Fred Iselin, Phil Ponting, Peggie Rimmer, Tim Berners-Lee du CERN et d’autres Européens.
Hendrik a contribué aux modules standards, avant et après la publication du document FASTBUS en 1984. Il a régulièrement présenté des rapports lors de conférences sur l’état d’avancement des développements en Europe. Fervent partisan de la collaboration avec l’industrie, il a également contribué à convaincre Lecroy de construire une usine près du CERN.
Vers la fin de sa carrière, il a été nommé chef du groupe de microélectronique, bouclant ainsi la boucle de cette évolution majeure de l’électronique, au moment même où les développements des circuits intégrés ont ouvert la voie aux détecteurs du LHC : détecteurs ‘microstrips’ de silicium, détecteurs à pixels hybrides et autres, avec aussi la transition des circuits intégrés vers les technologies CMOS standards durcis aux radiations.
Après sa retraite, Hendrik est resté très intéressé par le CERN et ses activités en électronique. Il assistait régulièrement aux récentes réunions de la collaboration Medipix, suivant les différentes activités avec son intérêt et son enthousiasme habituels. Nombre d’entre nous ont apprécié les conversations régulières lors de ses passages. Il a continué à participer à des réunions, notamment celle de décembre dernier.
Groupe Experimental Physics electronics (ESE)
