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Hommage Berend Kuiper

Ingénieur, diplômé de la prestigieuse Ecole Technique Supérieure de Delft aux Pays-Bas, Berend Kuiper est arrivé au CERN au début de 1956.

A cette époque l’equipe chargé, sous la direction de John Adams, de la construction du PS était encore logé dans des baraques à coté de l’Institut de Physique de l’Université de Genève, avant de démenager à Meyrin.

Affecté au Groupe Aimant dirigé par Colin Ramm, il a rejoint des collègues comme B. de Raad, Renzo Resegotti, Simon van der Meer et, quelques mois plus tart, Günther Plass.

Ce projet était destiné à devenir le premier synchrotron utilisant le principe de gradient alterné.

Un des defis était de produire un champ magnétique extrêmement uniforme sur toute la circonférence de 628 m du PS.

C’était donc la tache principale du Groupe de faire produire une serie de 100 unités d’aimant avec une extreme regularité. Berend et ses collègues procedaient alors à des mesures magnetiques

Aujourdhui, près de 60 ans plus tard ce sont encore ces mêmes aimants qui sont utilisés pour produire les protons destinés au LHC.

Quelques années plus tard, avec son collègue Gunther Plass, Berend a construit le premier système d’exctraction rapide du faisceau du PS.

Ce fut le prélude à la construction ensuite d’un système d’éjection rapide pour le synchrotron russe de Serpukhov, près de Moscou, qui était alors, l’accélérateur le plus puissant au monde. Berend, à la tête d’une équipe d’une quarantaine d’ingénieurs et de techniciens du CERN, certains accompagnés d’une partie de leur famille, partit pour près de 6 mois en Russie installer ce système d’extraction, conçu et construit au CERN.

Compte tenu du contexte de l’époque ce fut une entreprise assez exceptionnelle car il fallait prévoir d’emmener de Genève tous les composants et tous les outils nécessaires, de la moindre vis au plus petit tourne-vis.

Ce projet complété par un système de transport de faisceau et un séparateur radio-fréquence était la contribution du CERN pour permettre à des équipes de physiciens européens de travailler sur une machine, alors sans égale dans le monde scientifique.

A son retour, Berend a fait partie des quelques Cernois qui ont contribué au démarrage d’une nouvelle organisation scientifique européenne l’ESO, l’observatoire européen dans l’hémisphère sud, en participant au projet du premier grand télescope destiné à être installé au Chili.

Au début des années 1970, il fut chargé de construire un nouveau système de contrôle pour le complexe PS qui était alors un ensemble hétéroclite d’éléments (accélérateurs linéaires, synchroton injecteur et anneau principal) destiné à devenir l’injecteur du SPS en construction.

Berend était un ingénieur polyvalent, bien que, à priori, non spécialiste de ce genre de technique, il a construit un système cohérent ayant un grand potentiel évolutif.

Il a ainsi pu être adapté aux besoins du SPS, puis de la production et l’accumulation d’antiprotons, ensuite du LEP et enfin du LHC.

En 1985, il a lancé les conférences ICALEPCS (International Conference on Accelerator and Large Experimental Physics Control Systems) pour discuter des systèmes de contrôle entre tous les laboratoires de physique des hautes énergies.

Ces conférences sont devenues la référence dans le domaine des contrôles et Berend en fut l’invité d’honneur lors de la dixième qui s’est tenue à Genève en 2005. (La quinzième vient de se tenir à Melbourne en 2015)

Berend, avec sa grande silhouette dégingandée et son optimisme inébranlable, laisse le souvenir d’un grand ingénieur, rigoureux mais capable de motiver ses collaborateurs, malgré les contraintes extérieures et d’atteindre ses objectifs, même dans des situations difficiles.

C’est avec des hommes tels que lui, que le CERN a pu obtenir les succès scientifiques qui ont remis l’Europe au premier rang de la science mondiale.

Ses anciens collègues et amis

Ses amis et collègues.

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Hommage Christian Roy

Christian Roy nous a quittés le 31 janvier dernier. Il avait 79 ans. Sa disparition a profondément touché tous ceux, très nombreux, qui l’ont côtoyé et fréquenté au cours de sa très longue carrière au CERN. Ses proches collègues et ses chefs connaissaient bien ses qualités professionnelles et son extrême dévouement au service de l’Organisation. Mais c’est à ses qualités d’homme que nous pensons aujourd’hui, celles qu’il a mises au service de l’Association.

En effet, Christian Roy a fait partie du petit nombre de délégués du personnel qui, pendant de longues années, ont sacrifié une part importante de leur temps de loisir et de leur vie familiale pour travailler à l’amélioration des conditions de vie de leurs collègues, actifs ou pensionnés, présents et futurs. Parmi ces délégués, certains ont joué un rôle particulier dans l’histoire des relations sociales de l’Organisation parce qu’ils ont activement travaillé, durant une longue période, à améliorer ces relations. Pour Christian Roy cette activité a été particulièrement intense et longue. En effet, tout récemment encore, en 2014, ne s’était-il pas engagé au GAC-EPA pour s’occuper des problèmes des pensionnés face à l’administration fiscale française?

Christian a d’abord été, pendant de longues années, membre du Comité exécutif et Président de l’Association du Personnel. Quelques années auparavant, un de ses prédécesseurs à la présidence de l’Association, avait donné une orientation nouvelle aux relations avec la Direction. Il avait aussi instauré de nouvelles méthodes de travail en groupe, notamment pour faire valoir le point de vue du Personnel dans la gestion du système de pensions.

Christian Roy a tiré profit de ces changements pour élargir le rôle de l’Association. Poussé notamment par son goût pour les questions juridiques, il a amené celle-ci à intervenir plus activement dans l’élaboration des textes qui régissent le droit du travail. Il l’a aussi conduite à peser réellement dans les décisions concernant plus généralement toutes les conditions d’emploi du personnel. C’est ainsi qu’il a marqué de son empreinte les relations sociales dans l’Organisation.

Sa largesse de vue et ses indéniables talents d’orateur lui donnaient souvent un pouvoir de conviction auquel il était difficile de résister. Nous nous souvenons de la détermination avec laquelle, en dépit des réticences de nombreux délégués, il avait réussi à organiser dans le CERN une première manifestation du Personnel, qui s’était massivement mobilisé dans un impressionnant cortège, pour montrer au Comité des Finances son ferme refus des mesures qu’il s’apprêtait à prendre.

C’est sous sa Présidence aussi que l’Association a pris l’initiative des rencontres informelles avec les délégués d’États membres. L’objectif était de mieux préparer les discussions formelles portant sur les questions de politique du personnel, grâce à une meilleure connaissance des points de vue des uns et des autres. Ces rencontres perdurent en raison de leur utilité avérée pour toutes les parties.

Quelques années après sa présidence, Christian avait encore accepté de représenter l’Association avec le Président de l’époque et le Vice-Président au sein de la Commission RESCO pour la Révision Quinquennale de 1980. Cette participation de l’Association à ces travaux était alors toute nouvelle et nos trois représentants n’y siégeaient que sur ”invitation” de la Direction. Il a fallu attendre quelques années encore pour que cette Commission devienne officiellement la Commission Tripartite que nous connaissons aujourd’hui, où la délégation de l’Association siège à part entière.

Par ses qualités personnelles, Christian Roy a joué un rôle important dans ces grandes étapes des relations entre les instances dirigeantes du CERN et le Personnel. C’est à ces qualités-là que tout le Personnel doit beaucoup et ce sont elles qui resteront gravées dans nos mémoires.

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Hommage Bruno Zotter

Bruno Zotter est décédé le 22 décembre 2015. Il restera l’un des plus éminents théoriciens de la physique des accélérateurs : ses contributions ont été essentielles dans la période récente du développement des accélérateurs de particules qui a suivi la compréhension de la stabilité d’une particule et dont le nouveau défi était de comprendre l’interaction entre les particules d’un faisceau intense d’une part, et entre le faisceau et son environnement d’autre part.

Bruno fut la bonne personne au bon moment. Sa thèse à Vienne (au Technische Hochschule Wien) traitait déjà du calcul des champs électromagnétiques dans les cavités hautes fréquences, un des sujets qui l’ont accompagné tout au long de sa carrière. Après avoir brièvement travaillé au bureau international des brevets à La Haie (Pays-Bas), Bruno commença sa longue carrière par l’étude des tubes à ondes progressives à faible bruit dans un laboratoire du New Jersey (Etats-Unis). Le déclin prévisible de ce domaine de recherche dû à l’émergence des applications des semi-conducteurs l’a conduit à se tourner vers la physique des faisceaux pour l’accélérateur ISR du CERN, où l’importance des phénomènes de haute intensité a été identifiée dès la phase de construction.

Bruno a perfectionné des modèles existants et en a développé d’autres en favorisant toujours une approche analytique. Ses nombreuses contributions ont posé les fondations d’une augmentation constante du courant de faisceau de protons circulants jusqu’à 40 A. Il avait une propension pour la théorie et les mathématiques, comme en témoigne son travail sur les sommations infinies de séries algébriques et de séries de Fourier, mais il participa aussi au travail expérimental en parallèle de ses avancées théoriques. Ses contributions ont couvert des domaines aussi divers que les phénomènes de charge d’espace, les effets faisceau-faisceau ainsi que la définition et la détermination de l’impédance de couplage de l’accélérateur qui caractérise les limitations d’un accélérateur liées à l’interaction du faisceau de particules avec une chambre à vide, en particulier la dépendance de cette interaction avec le spectre fréquentiel du faisceau. Il appliqua ensuite toute sa perspicacité au SPS qui, après son démarrage, commençait à être affecté par des effets de haute intensité et il participa activement aux études du CERN sur les différentes options d’un nouvel accélérateur qui pourrait succéder aux ISR à la frontière des hautes énergies, dont les exemples les plus importants sont le LEP, le LHC et le CLIC.

Le LEP a offert un terrain de jeu idéal pour Bruno, en particulier l’interaction des paquets d’électrons très courts et très intenses avec la chambre à vide et en particulier les nombreuses cavités Radio-Fréquences (RF). Une liste impressionnante de publications illustre le niveau de son investissement pour le domaine, pour lequel il a su exploiter au maximum l’augmentation exponentielle de la puissance de calcul des ordinateurs afin d’affiner les simulations des effets collectifs. Conférencier apprécié dans les écoles d’accélérateurs et les séminaires, il a aussi su trouver le temps de résumer la partie principale de son travail dans le livre “Impedances and Wakes in High -Energy Accelerators ” écrit avec son ami Sam Kheifets de SLAC.

Sa compétence, son attention ininterrompue pour les sujets de recherche de haut niveau sur l’électro-dynamique appliquée à la physique des accélérateurs ainsi qu’un don extraordinaire pour guider les recherches et transmettre son savoir ont attiré un nombre incroyable d’étudiants et de visiteurs sous son aile. Nombre de visiteurs se souviennent avec gratitude de son aide généreuse pour surmonter tous les obstacles bureaucratiques et profiter pleinement de la région genevoise. Ses collègues se souviennent de lui comme d’un partenaire de discussion à la fois ouvert, indépendant, souvent sarcastique. Il était connu pour réfléchir avec obstination sur des problèmes apparemment trop difficiles ou pénibles pour le reste d’entre nous, mais qui représentaient, par conséquent, un défi suffisamment intéressant pour lui pour mériter toute son attention ; après gestation, il dévoilait alors sa solution avec discrétion. Il est resté actif dans le domaine même après sa retraite en 1997, demeurant un tuteur, un partenaire de discussion et un co-auteur très apprécié avec un vif intérêt pour les derniers développements et résultats de mesure obtenus dans les différents accélérateurs du CERN, accélérateurs dont la performance continue d’être poussée année après année.

Nous avons apprécié au fil des ans sa compétence et sa bienveillance et son humilité et nous sommes fiers d’avoir eu la chance de travailler avec lui, que ce soit comme collègue, visiteur ou étudiant.

Ses amis et collègues.

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Hommage François Wittgenstein

François Wittgenstein, bien connu pour ses travaux sur plusieurs générations d’aimants au CERN, nous a quittés le 1er mai.

François avait obtenu son diplôme d’ingénieur électricien à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich en 1955 à l’âge de 24 ans.  Il débuta sa carrière dans l’industrie par un poste chez Oerlikon (Maschinen Fabrik Oerlikon Zürich) où il travailla tout d’abord sur des locomotives électriques puis sur des aimants.  En 1961 il rejoignit le CERN pour participer aux calculs de l’aimant de la chambre à bulles de 2 mètres, avant de prendre la responsabilité de différents projets en rapport avec les faisceaux alimentant les chambres à bulles: aimants, collimateurs et même un séparateur électrostatique.

En 1966, François rejoignit dès ses débuts le projet de Grande Chambre à Bulles Européenne (BEBC) — un programme spécial franco-allemand-CERN — mis sur pied au CERN au début des années 1960.  De par son expérience d’ingénieur électricien dans l’industrie, c’est à François que fut confiée la charge de mettre en place un groupe technique au sein du projet BEBC qui aurait la responsabilité de l’étude et de la construction d’un très grand aimant supraconducteur.  Ce dernier devait produire un champ magnétique de 3.5 T, uniforme sur les 35 m3 de volume sensible de la chambre à bulles.  Une énergie emmagasinée de 800 MJ pour un seul aimant fut un record à cette époque et le resta jusqu’à la fin du 20e siècle. Durant toutes ces années et jusqu’à l’arrêt de BEBC, François et son équipe supervisèrent l’opération correcte de leur grand aimant.

Après la fermeture de BEBC en 1984 et le début de la construction du Grand Collisionneur Electron-Positon (LEP) au CERN, François et son équipe entreprirent de nouveau de construire un aimant encore plus grand.  Cette fois l’aimant n’était plus supraconducteur mais le défi n’était pas moindre — en particulier l’assemblage des énormes bobines en aluminium pour créer le volume magnétique de l’expérience L3.  Cet aimant gigantesque est toujours partie intégrante de l’expérience ALICE au point 2 du LHC.

Au début des années 1990, François poussa fortement les premiers développements des grands conducteurs requis pour les expériences proposées au LHC.  En plus de nombreux essais en relation avec les paramètres d’extrusion, il joua un rôle essentiel, en collaboration avec l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich, dans le développement du système de contrôle-qualité en ligne du conducteur, en particulier, de sa géométrie et de la qualité de la jonction entre le câble en cuivre et le stabilisateur en aluminium.  Il continua à porter un intérêt actif pour ce sujet au-delà de l’âge de la retraite, c’est pourquoi, après l’approbation des expériences LHC, il fut nommé membre du Groupe Consultatif Aimant pour en superviser la construction jusqu’au début des années 2000.

Après avoir pris sa retraite en 1996, François participa également de manière très active aux travaux du Groupement des Anciens du CERN et de l’ESO (GAC-EPA).   Après plusieurs années passées en tant qu’observateur au sein du Conseil d’Administration de la Caisse de Pensions, il fut nommé formellement premier représentant du GAC-EPA au Conseil d’Administration, lorsque la nouvelle gouvernance de la Caisse fut introduite en 2006.  Durant cette période il eut à affronter des sujets souvent sensibles et des situations parfois turbulentes, mais ses contributions compétentes et son engagement déterminé ont été largement reconnus et appréciés de toutes parts.

François tu étais un vrai cernois — tu nous manqueras mais nous garderons ton souvenir.

Ses collègues et amis

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Hommage Gert Günter Harigel

Gert Günter Harigel nous a quittés le 23 Septembre 2014.

Gert Harigel a étudié la physique aux universités de Marburg et Würzburg, où il obtint son doctorat dont le sujet de thèse était: “Pénétration des électrons dans la matière”, travail réalisé à l’aide d’une chambre à bulles, un nouveau détecteur développé au début des années 60.

En 1965 il rejoignit au CERN le groupe nouvellement mis sur pied de la Grande Chambre à Bulles Européenne (BEBC) afin de prendre part à la construction de ce détecteur.  La totalité de son travail scientifique jusqu’à son départ en retraite en 1995 a été consacré à la physique et au développement de nouvelles techniques dans le domaine des chambres à bulles.  La plupart de ses contributions, présentations et publications sur ces sujets se trouve dans la littérature scientifique.  Bien que Professeur-visiteur d’Universités américaines (Columbia NY et Hawaii) et plusieurs années passées au Fermilab (Chicago), Gert Harigel resta attaché au CERN en tant que membre du personnel honoraire et à Genève, qu’il décrivait comme “un El Dorado pour ceux qui sont prêts à travailler pour une combinaison de la science et de la société”, situation qui lui fournit l’opportunité inestimable de prendre part aux efforts de nombreuses organisations non-gouvernementales, parmi lesquelles le GIPRI (Geneva International Peace Research Institute), l’ASP (Swiss Pugwash Group), l’ISODARCO (International School of Disarmament and Research on Conflicts).

En 1991 il participa à la conférence inaugurale de l’INES (International Network of Engineers and Scientists for Global Responsibility) à Berlin.

Ses collègues et amis dans la tristesse.

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Hommage Dr. Jean-Paul Diss

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris la disparition de Jean-Paul Diss, décédé subitement, le 7 juin 2012, à son domicile.

Jean-Paul était arrivé au CERN en juin1965.

A cette époque, le Directeur général, le Pr V. Weisskopf, avait décidé que le CERN devait avoir son médecin du travail et Jean-Paul a été le premier à occuper ce poste où il a mis toute sa compétence et son énergie pour doter l’Organisation d’un Service médical digne de ce nom. Nous étions tous ses «patients», en quelque sorte, et Jean-Paul savait nous écouter et nous conseiller.

Il avait effectué ses études médicales à Strasbourg et avait débuté sa carrière de médecin du travail aux Mines de Potasse d’Alsace de Mulhouse .

En 1965 il a créé le service médical du CERN, d’abord hébergé chez les pompiers puis au bâtiment 57 en 1969.

Un 2ème médecin, le Dr Etienne Maquet est arrivé en 1971. L’équipe médicale s’est constituée au fur et à mesure avec les infirmières et le laboratoire d’analyses médicales. Il a su créer un tissu relationnel médical très étroit trans-frontalier, très efficace et toujours avec beaucoup de modestie et ceci jusqu’en 1993, au départ à la retraite.

Lorsqu’il a été décidé de créer au CERN un Comité, le CHIS Board, sous l’égide du CCP, pour superviser notre régime d’assurance maladie, Jean-Paul en a été tout naturellement membre. Il s’est beaucoup investi dans tous les sujets traités par de CHIS Board et nous pouvons souligner, en particulier, son implication dans la mise en place de l’Assurance invalidité (Long Term Care) et dans son suivi.

Après son départ à la retraite, il a intégré le Groupement des Anciens du CERN et de l’ESO (GAC-EPA) et en tant que membre de son Comité, il a continué ses activités au CHIS Board en y représentant les retraités jusqu’à fin 2011; depuis janvier 2012 il était membre invité du Comité en tant qu’expert médical.

Bien que retraité, il maintenait des relations serrées avec le monde médical extérieur au CERN; grâce à ses contacts, en particulier, avec les services de gériatrie des Hôpitaux universitaires genevois (HUG) et avec le concours du service médical du CERN, il a mis en place des conférences d’information sur le vieillissement cérébral et contribué à initier une participation du CERN à un programme de recherche des HUG sur ce sujet.

Tous ceux qui l’ont approché, pendant sa période active ou pendant sa retraite, membres du Comité, du CHIS Board, ainsi que les nombreux pensionnés qui venaient s’adresser à lui, ont pu apprécier son dévouement, sa compréhension, ses qualités humaines, sa chaleur, toujours disponible qu’il était pour chacun.

Jean-Paul était aussi un musicien averti, organiste et membre du chœur du CERN, dont il a, pour un temps, été le Président.

Beaucoup plus qu’un collègue, Jean-Paul, tu étais un véritable ami et nous allons durement ressentir ton absence.

Les amis de Jean-Paul
Le service médical du CERN
Le comité du GAC-EPA

Remerciements reçus de la famille:

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Hommage C.J. “Kees” Zilverschoon

CJZ était l’un des tout premiers à joindre le CERN en mai 1954, quand il n’y avait pas encore de laboratoire et seulement un embryon de l’organisation, fondé qu’en septembre 1954. La plupart de ceux arrivant au CERN laissaient une position bien définie dans leur pays pour “l’aventure contre la sécurité d’emploi” (comme le disait J.B.Adams dans une interview)

Sortant de Université d’Amsterdam en tant qu’ingénieur physicien, sa compétence en ingénierie fut particulièrement appréciée au CERN par les chercheurs qui venaient de laboratoires plus petits. Arrivant en 1954, sa place naturelle au CERN était dans le projet PS, la construction du synchrotron à protons de 25GeV, où il pris la responsabilité des travaux d’ingénierie générale. Après mon arrivée 2 ans plus tard, mes premières expériences dans les baraques où nous avions nos bureaux jusqu’au début 1957 était les éclatements de rire venant du bureau de C.A.Ramm, CAR étant mon chef de groupe en charge des aimants du PS. Kees (CJZ) et lui étaient devenus de bons amis.

Le PS construit, CJZ optait de travailler sur les futurs projets et partait pour la Division de Recherche en Accélérateurs. Là il était un participant important dans la forte compétition qui s’installa pendant plusieurs années entre deux projets: augmenter l’énergie de collision en construisant une paire d’anneaux de stockage de 30GeV ou en construisant un synchrotron de 300GeV (le SPS). Après des tests sur un prototype d’anneau de stockage aux électrons on décida en 1965 de construire le système des ISR. CJZ se joigna à ce projet, tout en continuant à présider le comité examinant les propositions de plusieurs Etats Membres pour une implantation alternative du SPS. Les ISR commencèrent leur exploitation en 1971 et s’arrêtèrent en 1983.

De 1970 à 1975 CJZ était Directeur du Département PS, où on ajoutait un nouveau linac de 50MeV et un booster de 800MeV au PS. Il assuma en parallèle le rôle de Directeur du Programme & Budget.

Après cela il retourna aux “Etudes long-terme”, où il s’interessa surtout au du collisionneur d’électrons-positrons (LEP) aujourd’hui remplacé dans le même tunnel par le grand collisionneur de’hadrons (LHC).

Il était membre de la Division ISR jusqu’à 1982 et de LEP jusqu’en 1988 quand il arrivait à l’âge de la retraite. Pendant ces années, et continuant encore quelques années dans sa retraite, il était président du Comité du Conseil responsable de la réforme de la Caisse de Pensions du CERN.

Même en dehors de contacts étroits Kees était toujours apprécié de tous comme un collègue supérieur convivial associant une grande gaieté avec une autorité toute naturelle. Pendant plus que trente ans il était l’une des personalités de premier plan qui ont fait du CERN le laboratoire de radiance mondiale qu’il est aujourd’hui.

Günther Plass

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Hommage Paul Beynel

Paul est entré au Laboratoire II du CERN en mars 1972, où il a rejoint le groupe Radiation. Il y a effectué des essais sur des matériaux et éléments utilisés dans la construction du SPS.

Après la mise en service de la machine, en 1975, et au moment de l’unification des deux Laboratoires, Paul est devenu membre du groupe Radioprotection. Il y avait deux fonctions : la première était d’être surveillant en radioprotection dans des zones souterraines où il fallait être particulièrement sensible à l’accès et à la protection du personnel. En parallèle, il a également continué ses essais de radiorésistance sur de nombreux matériaux. Grâce à ses analyses détaillées et à sa fine interprétation des résultats, il est devenu un expert reconnu dans ce domaine, non seulement au sein de l’Organisation, mais également dans le monde extérieur. Il était l’auteur de nombreux rapports, et il est co-auteur de plusieurs volumes des « rapports jaunes » du CERN émis comme catalogue sur la radiorésistance de matériaux, qui sont encore consultés et utilisés aujourd’hui.

En juillet 1988, Paul a changé d’orientation au CERN et a rejoint, en tant qu’inspecteur de sécurité générale, le groupe Sécurité générale et électrique. Une fois de plus, il a été actif dans deux domaines, dans lesquels il est devenu un expert ; d’une part, les inspections de sécurité et, d’autre part, le secteur de l’ergonomie appliquée. Il a développé ce domaine en collaboration avec le Service médical. En effet, l’ergonomie et les problèmes de travail sur écrans de visualisation sont devenus de plus en plus d’actualité. Aussi, après la réception et la mise en service des ensembles techniques très complexes du LEP, les nuisances sonores demandaient également une attention particulière, tant sur le lieu de travail que dans l’environnement. La contribution de Paul dans ce domaine a définitivement contribué à réduire ces nuisances.

Paul est parti en retraite en décembre 2004. Moins de 8 ans après, il nous a quittés pour toujours, et beaucoup trop tôt. Nous gardons de lui le souvenir d’un collègue de caractère vif et dynamique, qui travaillait de manière rapide, indépendante et sûre. Nous, ses anciens collègues, sommes profondément attristés de sa disparition prématurée, et nous exprimons notre sympathie et nos condoléances à son entourage et à sa famille.

Ses amis et collègues du CERN

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Hommage René Oberli

Notre collègue et ami René Oberli nous a quittés le 24 décembre 2011.

Sa carrière au CERN a commencé dans le groupe Proton-Synchrotron en janvier 1954.  Le lieu de son travail était alors à l’Institut de Physique de Genève au bord de l’Arve.  Titulaire d’un certificat de maîtrise de maître mécanicien, il a été le premier mécanicien à être engagé par Jean Augsbourg, bien avant la construction sur le site de Meyrin du premier atelier de mécanique pour lequel ils ont commandé les machines outils.

Sa carrière s’est donc déroulée à l’atelier Augsbourg pour le PS de 1954 à 1959, puis à l’atelier principal jusqu’en 1973, et elle s’est poursuivie au groupe de transfert de faisceau du SPS de B. de Raad jusqu’à sa retraite en janvier 1991.  Parmi les réalisations marquantes auxquelles il a contribué, nous citerons essentiellement les 2 séries de 9 électroaimants à septum dans le vide du SPS au niveau des sections droites 2 et 6 de la machine SPS.

Nous nous souviendrons de sa grande compétence, de son exactitude dans la réalisation des pièces et du grand soin apporté à l’exécution des multiples projets auxquels il a participé tout au long de sa carrière au CERN.  D’autre part, il a toujours su manifester pour son travail beaucoup d’engagement, de disponibilité et de fierté.

Membre cofondateur du Skiclub du CERN en avril 1963, René Oberli a aussi été 13 ans au comité du Skiclub dont 11 ans en tant que président.

Jacques Dupin

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Hommage Malcolm Dykes

Malcolm Dykes avait étudié la physique et les mathématiques à l’université de Liverpool. En 1966 il entra au CERN, rejoignant le groupe d’exploitation de la chambre à bulles à hydrogène liquide de 2 mètres. Le nouveau domaine des chambres à bulles exigeait des aptitudes d’ingénieur tant conventionnelles qu’astucieuses. L’atmosphère du groupe a largement profité du don de Malcolm d’inspirer plutôt que d’imposer. Ses nombreux intérêts extra-professionnels et son sens de l’humour ont été la base d’excellentes relations humaines.

Après l’arrêt de la chambre de 2 mètres en 1978, Malcolm se joignit au projet EHS ( Spectromètre Hybride Européen ). Il assura la liaison entre le CERN et le laboratoire Rutherford en Angleterre, qui avait conçu et construit la chambre à bulles à cyclage rapide RCBC, le détecteur central d’EHS. Après l’arrêt de EHS en 1984, Malcolm garda la responsabilité du laboratoire de traitement des films de chambres à bulles jusqu’à sa retraite en 1991.

Une autre activité qui incomba naturellement à Malcolm du fait de sa culture et de ses talents d’éditeur fut de passer en revue et de corriger une multitude de rapports techniques et scientifiques. Ses talents furent également utilisés après sa retraite pour peaufiner les écrits émanant du GAC-EPA.

En 2008 Malcolm eût une attaque cérébrale. Il passa ses trois dernières années en fauteuil roulant dans un centre médico-social à Ferney-Voltaire. Jill, son épouse, déménagea à Ferney pour être plus proche à son mari, se séparant de leur jolie maison à Echenevex.

Nous partageons la peine de Jill et de sa famille et nous garderons un souvenir reconnaissant de la présence de Malcolm parmi nous au CERN.

Ses amis